Témoignages - De la survie à la vie
Ils et elles ont bénéficié d'un "logement-tremplin" Toit à Moi
Dans la galère, on peut y tomber très vite. Divorce, maladie, addiction, problèmes financiers, perte d'emploi, enfance instable, migration... Il n'y a pas de "profil-type" de la personne sans-abri : chaque parcours est unique.
Les personnes que vous allez rencontrer ci-dessous ont connu un parcours de vie semé d'embûches, mais ont pu se relever grâce à une main tendue. Découvrez leur témoignage.
Sham, de la Syrie à la France - « Je veux laisser la chance à quelqu’un d’autre, tout comme on m’a laissé ma chance. »
« Je m'appelle Sham, j’ai fui la guerre en Syrie. À 19 ans, je suis arrivée en France toute seule, sans parler un mot de français. J’étais enfant quand la guerre a commencé. J’ai vu les bombes tomber autour de ma famille et détruire les maisons. Ma mère a alors pris la décision de partir au Liban pour notre sécurité. J’y ai vécu 7 ans, puis j’ai encore dû partir à cause de la grave crise économique et parce que j’étais en danger. À mon arrivée en France comme réfugiée politique, j’avais 19 ans, j’étais toute seule et je ne parlais pas un mot de français. »
Logan - “J’étais un gars de la rue, j’ai choisi de me battre”- Seine-et-Marne
« Je m'appelle Logan, j’ai 24 ans, né d’une mère qui m’a abandonnée enfant et d’un père incarcéré depuis des années, j'ai traversé des épreuves qui auraient pu me briser, mais j'ai choisi de me battre. Pendant plus de six longues années, j'ai connu la dure réalité de la vie à la rue. Je me définissais comme "un gars de la rue", pour vivre dehors, il faut être débrouillard, je connais des techniques de survie, je n’ai jamais fait la manche, j'ai chassé, pêché… pour survivre. »
Soufiana, de médecin à sans-abri : "M'intégrer et exercer de nouveau : mon rêve !" - Limoges
« Je m’appelle Soufiana, j’ai 30 ans. Je viens de Guinée. J’étais médecin : j’ai travaillé en hôpitaux, et aussi aux côtés d’équipes humanitaires pendant l’épidémie Ebola en 2015. Je me suis ensuite spécialisé en gynécologie obstétrique, j’ai dû pratiquer au moins 1 000 accouchements, des centaines de césariennes… Un problème personnel grave m’a poussé à quitter la Guinée. J’avais 25 ans. »
Grégory - “Pour moi, Toit à Moi ça a marché” - Nantes
« Je m’appelle Grégory, j’ai 45 ans. Il y a dix ans, je suis rentré en France après onze ans aux Etats-Unis et j’ai sombré à cause de l’alcool. Je me suis retrouvé à la rue. J’ai réalisé que ça pouvait arriver à n’importe qui… »
Jennifer - “Toit à Moi m’a aidée à m’ouvrir aux autres“ - Seine-et-Marne
« Je m’appelle Jennifer, j’ai 28 ans. Je vis en Seine-et-Marne. J’ai eu une enfance compliquée, subi beaucoup de conflits et de violences dans ma famille. Un jour, je me suis inscrite dans une association qui aidait les jeunes en difficulté et en décrochage. On m’a réorientée vers le dispositif Toit à Moi, qui existait à côté de chez moi. »
Stella - “J'ai connu l'horreur, on m'a aidée à me relever” - Lyon
« Je m’appelle Stella* (prénom d’emprunt), j’ai 25 ans. Je suis née au Nigeria, où j’ai grandi et étudié : j’ai passé mon bac puis fait une formation infirmière à Benin City. Adolescente, j’ai dû fuir mon pays car je n’y étais pas en sécurité, victime de maltraitance et de violences. Je suis arrivée en France, seule, à 18 ans, après être passée par la Libye, l’Italie. J’ai connu l’horreur. J’ai dormi seule dans la rue à Rome pendant trois mois. Je suis arrivée en France à Lyon en 2018. »
Omar - “Aujourd'hui, je suis autonome“ - Toulouse
« J'ai d'abord subi des violences dans mon pays d'origine, et des blessures familiales. Dans la rue, ce n'était pas facile, j'ai connu de grandes souffrances. J'ai une maladie chronique, j'avais froid, je ne mangeais pas à ma faim, j'étais fatigué physiquement et psychologiquement. Je me sentais isolé, négligé par les autres êtres humains. »
Adzo - Vidéo - Nantes
« J’ai 41 ans. J’ai vécu un conflit conjugal et ai été victime de violences, qui m’ont causé de graves problèmes de santé. J’ai passé beaucoup de temps à l’hôpital ces dernières années. »
Focus sur
L'anonymat des personnes accompagnées
Vous l'avez peut-être remarqué, parfois nous parlons des personnes accompagnées à travers un pseudo, parfois nous masquons leur visage... Pourquoi ce choix ?
Chez Toit à Moi, il nous importe beaucoup de veiller à la vie privée des personnes que nous accompagnons, avec la volonté de ne les exposer seulement s'ils et elles le souhaitent au travers de témoignage, de récit de vie. Parfois, et même si un passage à la rue n'est pas une honte, il est trop tôt dans leur parcours, et leur estime d'elles-mêmes est trop fragile pour avoir envie d'exposer leur visage ou leur vécu. Dans certains cas, plus rares, il y a la crainte d'être reconnue par un ancien entourage toxique.
Parmi les personnes dont nous vous parlons, il y en a certaines qui sont ravies et fières de montrer leur chemin parcouru, d'autres pour qui il est encore trop tôt.
Ainsi, si certains noms et visages reviennent régulièrement dans nos communications, ils et elles ne sont que la partie émergée de l'ensemble des personnes que nous accompagnons !